Illustration : Les Adieux de Pouchkine à la mer, tableau d’Ilya Repine et de Ivan Aïvazovski (1877).
Pouchkine a écrit ce poème très court, mais très connu. Tous les Russes le connaissent car ils l’ont appris à l’école. Cette poésie russe n’a pas de titre, on utilise donc le premier vers pour la nommer.
Si vous ne comprenez pas un passage, vous pouvez vous reporter aux traductions dessous. L’apprentissage d’une langue passe souvent par l’apprentissage de textes, je vous propose donc d’apprendre ce poème russe par cœur, et vous pourrez même impressionner vos amis 😉 .
Version russe (originale) :
Я вас любил : любовь еще, быть может,
В душе моей угасла не совсем;
Но пусть она вас больше не тревожит;
Я не хочу печалить вас ничем.
Я вас любил безмолвно, безнадежно,
То робостью, то ревностью томим;
Я вас любил так искренно, так нежно,
Как дай вам бог любимой быть другим.
Une poésie est faite pour être écoutée. Je vous propose donc deux versions, une tout simplement récitée :
Et si c’est plus simple pour vous en musique, voici cette version musicale de Олег Погудин :
Version française
La traduction d’une poésie n’est pas juste une traduction mot à mot, il y a un rythme à faire passer, des rimes à trouver et des sensations à faire passer. Russefacile vous propose donc deux versions françaises, elle vous permettront de bien comprendre la version originale :
Traduction d’Alexandre Pouchkine, lui-même :
Je vous aimais… et mon amour peut-être
Au fond du cœur n’est pas encore éteint.
Mais je saurai n’en rien laisser paraître.
Je ne veux plus vous faire de chagrin.
Je vous aimais d’un feu timide et tendre,
Souvent jaloux, mais si sincèrement,
Je vous aimais sans jamais rien attendre…
Ah! puisse un autre vous aimer autant.
Traduction de Barbara Botton
Je vous ai aimé et mes sentiments
Tressaillent encore dans mon âme,
Et si mon cœur est dans les tourments
Ne vous inquiétez surtout pas, Madame.
Je vous ai aimé sans grand espoir,
Jaloux, suspendu à vos regards,
Je vous ai aimée timidement et si sincèrement
Que Dieu fasse qu’un autre vous aime autant.
voila la traduction :
Je t’aimais : l’amour encore peut-être
Dans mon âme, il ne s’est pas complètement évanoui ;
Mais ne le laissez plus vous déranger ;
Je ne veux pas vous attrister avec quoi que ce soit.
Je t’ai aimé sans un mot, désespérément,
Tantôt nous sommes tourmentés par la timidité, tantôt par la jalousie ;
Je t’ai aimé si sincèrement, si tendrement,
Comment Dieu vous accorde, bien-aimés, d’être différent.
Merci beaucoup pour cet article.
Je vais apprendre ce poème et sa traduction, pour le partager avec mon groupe de théatre à qui je dois présenter un de mes talents. Tout est très bien expliqué.